lundi 14 mars 2022

Position des secteurs du Stoxx Europe 600 à mi mars 2022 vs leurs MM 30 et 150

Compte tenu de l'agitation des marchés ces dernières semaines, il m'a paru nécessaire de faire un bilan à mi mars sur la position des indices sectoriels du Stoxx Europe 600 (les 600 plus grandes capitalisation européennes) par rapport à leurs moyennes mobile de court terme (1 mois) et sur 6 derniers mois.

L'objectif n'est en aucun cas de prévoir l'évolution, mais d'illustrer modestement les tendances sectorielles de fond de l'évolution récente marquée tant par un regain d'inflation, par la fin de la baisse des taux, que par la crise géopolitique en Europe et par les craintes en résultant sur la croissance.

Le graphique ci dessous présente chacun des indices (par exemple MDA=Media) en faisant apparaître en bleu l'évolution sur  les 30 derniers jours et en rouge l'évolution sur les 150 derniers jours de bourse.


Sans surprise, on note deux secteurs seulement qui ont progressé sur les 6 derniers mois :

- une très forte progression du secteur des matières premières, les minières en tête (Rio Tinto, Anglo american, Glencore,...).

- une forte progression des pétrolières (Shell, BP, Total, ...)

De manière moins évidente pour moi, je note qu'à l'autre extrémité du classement figure le secteur RETAIL qui est le plus affecté boursièrement (Inditex, Zalando, H&M, Next,...). J'imagine qu'il s'agit d'un effet de ciseau entre la perspective conjuguée de baisse des résultats du fait de l'inflation des matières et de la diminution du pouvoir d'achat des ménages ?

Parmi les secteurs en baisse, on note ensuite la Techno (mais cela remonte au tout début d'année avec la baisse de valeurs vedettes comme ASML très contributive dans cet indice). Je retiens qu'avec le COVID ces valeurs avaient été particulièrement recherchées et que la baisse traduit la correction des attentes des investisseurs sur ces valeurs.

Parmi les baisses, on note ensuite le secteur des voyages et loisirs (TRV) est aussi très touché. Sortant du COVID et maintenant probablement impacté par l'inflation, le cout du pétrole mais aussi les incertitudes géopolitiques en Europe. La première ligne de l'indice est FLUTTER concernant des jeux en ligne.

Ensuite on note sans surprise les baisses de l'automobile, de la finance et de la banque. 

Les secteurs défensifs jouent bien leur rôle d'amortisseur en limitant la baisse (la Santé - HLT- n'est pas affectée par tous ces évènements). Logiquement on voit que les biens de consommation discrétionnaire (PHG) sont plus touchés par la baisse que les biens de consommation courante (FOO).

Enfin, on voit que l'ensemble de l'indice Stoxx Europe 600 (tous secteurs confondus, code C6E sur le graphique) amortit bien la baisse avec une performance quasi comparable au secteur défensif de l'alimentation. Cela témoigne une fois de plus de l'intérêt de la diversification sectorielle et géographique. Ses principales composantes fusionnées sont Nestlé, ASML, Roche, Novartis, Shell, LVMH sachant que :

- aucun titre ne représente plus de 3,5% du portefeuille d'ensemble. 

- aucun secteur ne représente plus de 16% de l'ensemble. 

Ma conclusion :

Ceux qui auront investi sur l'indice SE 600 auront - sans avoir à se casser la tête pour faire des choix ou des paris risqués - certes perdu sur le Retail ou la Techno, mais auront aussi bénéficié de la hausse corrélative des matières premières et du pétrole, et de l'effet amortisseur des secteurs défensifs, en couvrant l'ensemble du marché et de ses effets de repositionnement. C'est encore plus vrai pour ceux qui détiennent l'indice World, bénéficiant de plus de diversification et de l'effet Euro Dollar favorable.

Une fois de plus, on voit dans la crise actuelle, comme dans les précédentes, qu'un tracker est relativement protecteur à condition 1/ d'être diversifié sectoriellement ET géographiquement et 2/ de couvrir des indices larges réduisant la dépendance à telle ou telle action de manière à ce qu'aucune ne représente pas plus de 3 ou 4 %, ce qui réduit déjà nombre de risques et garantit la captation des hausses inattendues en compensation au moins partielle des baisses marquées. 

Bien sur les génies qui auront tout misé sur SHELL et RIO TINTO avec levier X3 grâce au crédit à la consommation le lendemain du réveillon trouveront les développements ci-dessus ridicules et laborieux, mais je ne pense pas beaucoup me tromper en disant qu'ils ne sont probablement pas nombreux.

A bientôt,

Skywalker.

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