samedi 19 septembre 2015

Sélectionner et évaluer une action

Je me demande souvent quels sont les meilleurs critères pour sélectionner et valoriser une action en vue de la détenir à long terme avec un bon rendement et/ou d'une perspective de bonne plus value à 12 ou 24 mois.

Il n'y a pas de recette miracle et c'est tellement vrai que chacun a sa recette, à tel point qu'on finit par ne plus savoir par quelle approche commencer. J'ai donc décidé d'établir ma propre liste de critère en synthèse et de les appliquer aux actions que j'examinerai :

- un métier compréhensible et disposant de perspectives de long terme, avec idéalement des possibilités de développement sur des pays porteurs ou qui accompagnent les évolutions mondiales inéluctables (accroissement et vieillissement de la population par exemple). Un avantage concurrentiel est un plus, de même qu'une marque réputée.

- une rentabilité réelle qui laisse une marge de manœuvre en cas de difficultés ponctuelles. Le taux de rentabilité s'apprécie par rapport aux moyens investis (situation nette consolidée) mais aussi par rapport à la "valeur d'entreprise" qui totalise la situation nette consolidée et l'endettement net.

- une croissance régulière du chiffre d'affaires et de la marge d'exploitation nette d’impôt. Idéalement l'entreprise ne doit pas être cyclique, c'est à dire qu'elle est peu affectée par les crises. A contrario, son cours risque moins de s'envoler en période d'euphorie boursière, et donc risque aussi moins de retomber lorsque la bulle se dégonfle. Le béta est un indicateur parmi d'autres de la volatilité de l'action par rapport aux marché. Il faut enfin pister l'effet change : un chiffre d'affaires peut s'améliorer en valeur temporairement si la devise domestique se dégrade mais l'activité organique se dégrader dans le même temps.

- une croissance régulière du cash flow (résultat net hors amortissements & provisions, hors éléments non récurrents mais après investissements récurrents)

- idéalement une croissance régulière des dividendes, mais un dividende trop important par rapport au cash flow annuel n'est pas toujours bon signe. Une stabilité d'un dividende raisonnable (2 à 3%) est déjà un performance pour beaucoup de sociétés (hormis les foncières qui sont un cas particulier).

- une structure financière saine : on dit souvent que si les capitaux propres sont inférieurs à la dette, l'entreprise rentre dans une zone de vigilance. Dans tous les cas, il faut s'assurer que quelques années de cash flow permettraient de couvrir la dette, sinon l'entreprise est surendettée. Les charges financières ne doivent pas représenter une part importante du cash flow d'exploitation. Une entreprise qui a une trésorerie nette positive s'enrichit de la hausse des taux d'intérêt.

- un management crédible et un flottant (=actionnariat liquide) suffisant pour justifier la présence d'actionnaires individuels minoritaires. Je me fixe comme règle qu'il faut au moins 20% de flottant car en dessous les minoritaires font de la figuration. Idéalement il faudrait 1/3 du capital en flottant réel pour que le management craigne une levée de boucliers des minoritaires en assemblée générale extraordinaire.

- un ratio cours / bénéfice annuel par action moyen du marché est de l'ordre de 15 pour les grands indices. Payer une entreprise au delà de 20 ou 25 fois son résultat annuel doit vraiment se justifier par des atouts exceptionnels. Si le marché valorise un titre moins de 10 X le résultat annuel, c'est rarement une bonne affaire, contrairement aux apparences, ou alors il faut connaître son sujet : restructuration en cours, incertitudes, concurrence, évolution défavorable du secteur, pertes etc...

Il y a beaucoup d'autres critères : rachats d'actions, ...



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